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Claude Villeneuve

Loyers en forte hausse à Québec, mais le pouvoir d’achat s’améliore

Les loyers grimpent rapidement dans la région de Québec. En 2024, le coût moyen pour un appartement de deux chambres a augmenté de 11,4 %, atteignant 1 159 $ par mois. Il s’agit de la plus forte hausse parmi les grandes villes canadiennes, même si Québec demeure encore la plus abordable sur ce plan.

Par Alexandre Morin

Cette montée des prix survient alors que les logements disponibles sont rares. Le taux d’inoccupation dans la RMR de Québec est resté sous la barre de 1 % pour une deuxième année de suite, bien en dessous du seuil de 3 % recommandé pour éviter une pression excessive sur les loyers.

Le marché de la propriété suit la même tendance : selon Royal LePage, le prix moyen des maisons unifamiliales dans la région pourrait augmenter de 11 % en 2025, la plus forte hausse au pays. Cela porterait le prix moyen à environ 477 000 $.

Bien que les maisons de la région soient actuellement parmi les plus accessibles, cette situation pourrait ne pas se maintenir en raison des tensions sur le marché immobilier, notamment attribuables à une demande en forte croissance. À cet égard, le scénario de référence de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) prévoit une hausse de la population de 32,1 % d’ici 2051 à Québec, soit la deuxième plus forte parmi les RMR québécoises.

« La hausse des loyers s’explique principalement par un déséquilibre entre l’offre et la demande », explique Émile Émond, économiste principal chez Québec International. « Du côté de la demande, plusieurs facteurs jouent un rôle : la baisse des taux d’intérêt, les nouveautés qui facilitent l’emprunt (ex. : hypothèque sur 30 ans, CELIAPP), ainsi que la forte croissance migratoire observée partout au Canada », ajoute-t-il, identifiant les causes de la hausse de la demande en logement.

Quant à l’offre, il précise : « Même si les mises en chantier ont rebondi récemment, le taux d’inoccupation demeure très faible (0,9 %), ce qui traduit une pression persistante sur le marché locatif. »

« La situation est encore plus critique pour les logements les plus abordables, dont le taux d’inoccupation tombe à seulement 0,3 % ».

Malgré ce contexte, le pouvoir d’achat des gens de Québec s’est amélioré. En 2024, le revenu disponible réel par habitant a augmenté de 1,7 %, pour atteindre 35 780 $. C’est plus que la moyenne québécoise (31 560 $) et que la moyenne canadienne (34 500 $). Cette progression s’explique notamment par une hausse des salaires et par une inflation qui a ralenti.

En effet, l’inflation est redescendue à 2,3 %, bien en deçà des sommets atteints en 2022.

Cela est notamment dû à la baisse du taux directeur de la Banque du Canada, qui s’élève maintenant à 2,75 %. Cette réduction rend le crédit moins coûteux, ce qui aide les ménages et les entreprises à respirer un peu.

« À titre de comparaison, les données de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) positionnent l’inflation dans la RMR de Québec (2,3 %) sous celle mesurée dans les pays de la zone de l’OCDE en janvier 2025 (4,7 %) ».

Bilan et perspectives 2024-2025, Québec international

Par contre, même si l’inflation générale est sous contrôle, les prix des logements continuent de grimper plus vite que la moyenne. Les données montrent que pendant que les prix des aliments baissaient, ceux du logement augmentaient encore.

En 2025, les pressions sur le marché immobilier devraient rester fortes, car la demande accumulée pour des logements abordables demeure importante. La reprise des mises en chantier (+37,9 % en 2024) pourrait éventuellement aider, mais les effets se feront sentir à plus long terme.

Bref, la région de Québec conserve certains avantages par rapport à d’autres grandes villes du pays : les logements sont encore relativement abordables, et le revenu disponible est en hausse. Toutefois, la rapidité avec laquelle les prix augmentent pourrait effacer ces gains. La situation demeure fragile, et les prochains mois seront décisifs pour voir si la tendance peut s’inverser ou si les problèmes d’abordabilité vont s’aggraver.

Ces constats sont tirés du plus Bilan et perspectives économiques 2024-2025 publié par Québec International.

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