Au-delà de la circonscription ravie au Bloc québécois lundi à Québec, la poussée libérale s’étend bien plus loin : le parti a décroché le vote populaire dans une région longtemps considérée comme un bastion conservateur.
Par Alexandre Morin
Lors de l’élection de ce lundi, le Parti libéral du Canada s’est vu confier le pouvoir par les Québécois, récoltant 43 % des suffrages et 44 sièges à la Chambre des communes dans la province.
La région de Québec, se distinguant du reste du Québec par une forte présence conservatrice, a elle aussi rougi.
En effet, bien que le Parti conservateur ait remporté 4 des 7 circonscriptions de la Capitale-Nationale, le Parti libéral y a récolté 37,5 % des voix, contre 32,2 % pour les conservateurs.
Une progression notable depuis l’élection de 2021, où le PLC avait obtenu 24,3 % des votes dans la Capitale-Nationale, derrière le Bloc québécois à 27,3% et le Parti conservateur à 36,8 %.
Cette fois, le Bloc recule à 24,5 % et perd deux circonscriptions, tandis que les conservateurs chutent à 32,2 %, malgré un gain d’une circonscription supplémentaire. À noter que le PCC a été privé de milliers de voix en se voyant refuser sa candidate dans la circonscription de Québec-Centre.
Le NPD, quant à lui, passe de 7 % des suffrages dans la région à un maigre 3,1 %.
La région de la Capitale-Nationale compte sept circonscriptions à la Chambre des communes : Montmorency—Charlevoix, Beauport—Limoilou, Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, Québec-Centre, Louis-Hébert, Louis-Saint-Laurent–Akiawenhrahk et Portneuf—Jacques-Cartier.
En plus de sa victoire dans la circonscription de Beauport–Limoilou, le PLC a vu ses appuis croître significativement dans des châteaux forts conservateurs comme Louis-Saint-Laurent—Akiawenhrahk et Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, les circonscriptions de Gérard Deltell et de Pierre Paul-Hus.
Dans Charlesbourg, les libéraux ont littéralement doublé leurs appuis par rapport à l’élection de 2021, faisant passer leur nombre de voix de 11 326 à 22 597.
La promesse de Pierre Poilievre de ne pas « donner une cenne » au projet de tramway de Québec semble avoir nui à ses candidats dans la région. La Capitale-Nationale n’a pas échappé à la forte montée des appuis aux libéraux observée à l’échelle provinciale.
Les changements sociodémographiques que connaît la région peuvent également contribuer à expliquer les transformations que l’on observe sur le plan politique.
Quoi qu’il en soit, un voyant rouge s’allume sur le tableau de bord du Parti conservateur. Bien que la région demeure un terreau fertile pour cette formation, le Parti libéral du Canada s’impose désormais comme un joueur majeur.
Cette progression des libéraux est-elle attribuable à la position anti-tramway de Poilievre, à une confiance plus grande envers Mark Carney pour négocier avec Donald Trump, ou encore aux changements sociodémographiques qui transforment la région? Seul l’avenir le dira.
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