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Claude Villeneuve

Intelligence… artificielle

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Je suis, dans ma vie de gestionnaire, appelé à recevoir, de temps à autre, des candidatures pour des postes que nous affichons. Je dois dire que, depuis un moment, j’observe un phénomène à la fois fascinant et navrant.

Une chronique de David Lemelin

Oui, vous allez me dire que c’est le vieux qui parle contre le progrès. Non, en fait. L’intelligence artificielle s’impose et je suis pour une réflexion profonde et un encadrement prudent d’une technologie dont on semble avoir perdu, déjà, le contrôle.

Mais bref… parlons de Chat GPT.

Je reçois des candidatures et je veux le dire d’emblée : on sait, je vous assure. On le voit tout de suite quand vous utilisez ChatGPT pour composer votre lettre de présentation.

Comment? Le texte ne colle pas. Les mots sont à la fois trop beaux et trop imprécis. Les phrases sont pleines de fleurs et de fioritures, ça déborde de bons sentiments, mais ça ne va pas avec l’ensemble. Ça jure terriblement.

Le pire, c’est que ça fait faire des bêtises. Par exemple, en entrevue, un candidat réalise en me parlant qu’il ne sait pas exactement ce que nous faisons et avec qui ne le faisons

Malaise splendide, rire d’inconfort, « c’est pas grave, c’est pas grave, continuez, je vous en prie »…

Non. C’était terminé. La conversation s’est poursuivie, par politesse, mais dans mon esprit, ce candidat venait de se couler lui-même.

S’il avait lu SA PROPRE LETTRE, il aurait vu que ChatGPT a bien pris les éléments, les a assez logiquement disposés pour construire un discours qui se tient. Oui, oui, ça se tient.

Mais qui sonne faux.

Y’a pas de tripes sur la table, y’a pas d’espoir qui résonne, pas de chaleur qui nous interpelle. Y’a pas d’humanité et pas d’intelligence réelle… elle est… artificielle!

Et ça paraît.

Il y a une façon de structurer le propos qui ne ressemble pas à quelqu’un qui vous approche sincèrement pour un emploi. Il y a une distance entre le propos et son impact. C’est à la fois indescriptible et parfaitement clair.

Alors, un conseil, les jeunes candidats…

Écrivez vous-mêmes. Faites parler votre tête, votre cœur. Même au risque d’avoir des phrases un peu courtes et simples. Révisez les fautes, utiliser Antidote ou quelque chose de sérieux et puis… lancez-vous!

Au moins, ça va sentir l’humain qui veut me parler, pas un logiciel qui a agrégé tous les textes disponibles pour me mouler une réponse froide comme un iceberg. Jolie, oh oui… mais froide, glaciale, inerte, sans saveur, sans couleur, sans éclat.

Un jour, peut-être, l’intelligence artificielle dupera l’humain complètement et on jettera l’éponge. Je suis même persuadé que ça arrivera. Déjà, on sait que plusieurs métiers sont caducs ou en voie de disparition, qu’on pense aux traducteurs ou même aux rédacteurs de communication.

D’ici là, je vous le jure, les petits : on le sait que ce n’est pas vous. Promis.

Et c’est non.

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