À l’occasion de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, une manifestation s’est tenue à Québec sous le thème Riposte populaire aux gouvernements austères.
Par Alexandre Morin
À l’appel de groupes syndicaux et communautaires, la manifestation tenue à la Place de l’Université-du-Québec, dans Saint-Roch, a largement ciblé le gouvernement caquiste, et ce, sur plusieurs volets de son action.
Les participants ont dénoncé la privatisation des services publics, le projet de loi 69 ouvrant la porte à celle de l’électricité, le projet de loi 89 restreignant le droit de grève, les réformes en immigration, ainsi que les lacunes du programme de chômage temporaire.
Le premier enjeu abordé fut celui que les syndicats qualifient de privatisation en cours d’Hydro-Québec.
« François Legault et la CAQ veulent aider leurs amis à posséder notre levier de développement socio-économique qu’est Hydro-Québec, en permettant de morceler et de privatiser insidieusement », s’est exclamé Pierre-Guy Sylvestre, économiste et coordonnateur du Service de la recherche au SCFP-Québec. « Construire et opérer 10 000 MW d’éoliennes en partenariat public-privé, c’est une grande tromperie, du vol ! »
Michael Sabia, l’ex-ministre Pierre Fitzgibbon et l’actuelle ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, ont aussi été ciblés sur ce dossier.
Concernant la santé, Caroline Gravel, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale (FIQ), et Isabelle Trépanier, secrétaire générale à la Fédération interprofessionnelle de la santé, ont pris la parole.
La gouvernance caquiste a de nouveau été vivement critiquée, tout comme la place croissante du privé dans le réseau québécois.
« Ce qu’on voit sur le terrain, c’est de plus en plus de privé. Ce sont des contrats juteux qui sont donnés à des compagnies pendant que les soins de base, eux, manquent de personnel, de ressources et de temps », a affirmé Mme Gravel.
« Le réseau de santé, c’est pas une business, c’est pas supposé générer des profits », a-t-elle renchéri.
Le projet de loi 89, proposé par le gouvernement provincial, vise à encadrer davantage les grèves et les lockouts en tenant compte des services à la population. Pour les syndicats, il s’agit plutôt d’un outil pour restreindre leur capacité d’action. Il a été dénoncé dans plusieurs manifestations du 1er mai à travers le Québec.
Les critiques les plus virulentes exprimées lors de la manifestation envers François Legault et son gouvernement sont venues de François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches, qui n’a pas mâché ses mots pour faire valoir son indignation.
« En ce 1er mai, on va venir dénoncer haut et fort l’austérité des cali***s de mononcles caquistes », a-t-il lancé d’entrée de jeu.
« Après 15 ans d’austérité libérale déshumanisante, crasse et dégueulasse, la CAQ revient à la charge, puis pas à peu près. On va se le dire : la CAQ est mauvaise en sacrament. En 7 ans au pouvoir, y’ont réussi à dilapider des milliards de surplus engendrés sur notre dos, puis en plus à créer un déficit de 14 milliards. Tout ça en 7 ans seulement ! » s’est-il exprimé, ajoutant que la situation économique actuelle avait des répercussions directes sur les travailleurs du secteur public.
« Vous en parlerez de l’austérité à nos frères et nos sœurs travailleuses puis travailleurs temporaires dans nos shops, dans nos usines, puis dans nos syndicats, qui subissent les coupes sauvages en francisation, puis qui subissent un moratoire raciste, caquiste, imposé sur leur dos et qui bloque l’immigration au Québec », a-t-il ajouté pour illustrer l’impact des récentes mesures gouvernementales.
Les impacts des politiques caquistes, notamment en matière d’éducation, ont également été dénoncés.
À la suite des discours tenus à la Place de l’Université-du-Québec, les manifestants ont défilé dans les rues de la ville.
Chaque année, le 1er mai permet aux travailleurs et travailleuses de faire entendre leurs revendications. À Québec, les critiques ont particulièrement visé le gouvernement caquiste, notamment en lien avec la privatisation des services publics et les réformes jugées régressives. La manifestation s’est déroulée sans incident répertorié par le SPVQ.
L’évènement était organisé par Action-Chômage de Québec, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants, RÉPAC 03-12, le Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale – FIQ, le Conseil Central de Québec Chaudière-Appalaches-CSN et le Conseil Régional FTQ Québec et Chaudière-Appalaches.
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