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Claude Villeneuve

L’industrie hôtelière de Québec : entre inquiétude et optimisme (1/2)

Alupa ClarkeAlupa Clarke, directeur général de l'Association hôtelière de la région de Québec

Les hôteliers de Québec sont inquiets des répercussions que pourrait avoir le conflit commercial avec les États-Unis sur le tourisme en provenance de notre voisin du Sud, mais demeurent optimistes grâce au tourisme local et à l’attractivité de Québec.

Par Alexandre Morin 

Même si les Américains ont continué de visiter la ville de Québec en grand nombre au cours des trois derniers mois, Alupa Clarke, directeur général de l’Association hôtelière de la région de Québec (AHRQ), prévient : « On a de grandes inquiétudes avec la guerre tarifaire ». 

« L’hôtellerie, c’est l’épine dorsale du tourisme, c’est 6 400 emplois à Québec ». 

Alupa Clarke, directeur général de l’AHRQ

États-Unis 

L’année 2024 a été marquée par un record touristique à Québec, avec 2,5 milliards de dollars injectés dans l’économie régionale. Les visiteurs américains ont représenté 28 % des dépenses.

L’accessibilité en voiture des États-Unis et le taux de change favorable demeurent des avantages pour le marché américain. Toutefois, en 2025, les effets de la guerre commerciale commencent à se faire sentir. 

En avril 2024, 47 % des chambres d’hôtel de la région étaient réservées pour le mois de mai; ce chiffre tombe à 41 % cette année.

AHRQ

« Les Américains commencent à prendre conscience que les Canadiens boudent les États-Unis », explique M. Clarke. « Dès la mi-mars, on a senti un ralentissement au niveau des réservations pour avril, mai, juin ». 

Il explique que, pour le moment, un ralentissement de 5 % de la clientèle américaine est observé par rapport à l’année passée en ce qui concerne les réservations de chambres dans la région.

« Ça commence à être dangereux, ce n’est pas une bonne nouvelle », ajoute-t-il.

« On ne voudrait surtout pas voir une vidéo TikTok ou Instagram, ou peu importe, où il y a des Québécois qui décident de varger sur une voiture américaine en disant qu’on n’aime pas les Américains », exprime-t-il, évoquant un exemple de situation regrettable qui pourrait découler d’un discours perçu comme antiaméricain.

L’effet boule de neige qu’une telle mauvaise publicité pourrait entraîner suscite des inquiétudes.

Le directeur général de l’association explique que plusieurs hôteliers reviennent souvent avec la même histoire depuis trois mois : des visiteurs américains qui s’excusent de la situation actuelle entre le Canada et les États-Unis. Un rappel de l’importance de différencier le peuple américain de ses élus politiques.

Tourisme local 

Malgré les incertitudes en provenance des États-Unis, M. Clarke demeure optimiste, notamment parce que Québec reste une destination très prisée. Il estime aussi que le contexte géopolitique actuel incitera davantage de Québécois à voyager au pays.

« Les Québécois réservent à la dernière minute, c’est une habitude qu’on a chez nous, donc c’est pour ça que ça ne se reflètera pas tout de suite », explique-t-il.

L’AHRQ maintient donc sa cible d’un taux d’occupation de 70 % pour les hôtels de Québec cet été, misant sur le fait que le tourisme local compensera la baisse des visites en provenance des États-Unis.

L’Association hôtelière de la région de Québec représente 200 membres ainsi que 45 membres affiliés totalisant 15 000 chambres distribuées dans la grande région de Québec et la Rive-Sud.

AHRQ

Toujours dans l’objectif de compenser la baisse de la clientèle en provenance des États-Unis et d’élargir la provenance des touristes qui visitent Québec, l’Association demande au fédéral d’investir dans une campagne de promotion du Canada et de ses villes touristiques sur des marchés autres que les États-Unis.

Malgré les incertitudes liées au contexte commercial, Québec demeure une destination de choix. Son patrimoine, son centre-ville à l’allure de musée à ciel ouvert et les grands espaces accessibles en moins de 15 minutes — comme l’île d’Orléans, le Mont-Sainte-Anne et le parc des Laurentides — en font un lieu prisé des visiteurs. 

En 2024, la région a été élue meilleure destination au Canada pour une neuvième année consécutive par les lecteurs de Travel + Leisure, en plus de figurer parmi les meilleurs endroits au monde pour célébrer le temps des Fêtes selon CNN et Vogue. Des reconnaissances qui rappellent que, malgré les défis, Québec a tout ce qu’il faut pour continuer de se démarquer.

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