La plus importante bataille à venir

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Labeaume n’a plus d’alliés ou presque. Sa kryptonite, c’est la CAQ, qui se moque de son pouvoir jadis trop puissant. À un point tel qu’il y a au budget 325 millions $ pour la réalisation d’études et la conception des plans et devis du troisième lien, même si le bureau chargé d’en évaluer la pertinence n’a pas encore remis son rapport.

Donc, on planifie la concrétisation du troisième lien, une folie qui n’a pourtant aucun appui scientifique, un projet soutenu par aucun urbaniste, aucun expert. Il y a des citoyens, oui, qui y croient. Mais aussi plusieurs qui n’y croient pas.

Alors, le rôle des leaders, dans ces conditions, se résume à quoi? Suivre le vent ou guider la société vers les choix les plus cohérents?

Ainsi, la lutte contre le troisième lien s’annonce comme la bataille la plus importante qu’il faudra mener au cours des prochains mois, des prochaines années.

Le troisième lien viendra creuser un trou sous le fleuve et dans le budget du Québec, causera des bouchons au moins aussi pires à l’ouest et créera de la congestion qui n’existait pas jusqu’alors à l’est. Le troisième lien, c’est se moquer au passage de la condition des gens qui sont à l’est, à l’entrée, en basse-ville, dont la qualité de l’air est déjà pointée du doigt. Rajouter des voitures, c’est empirer le problème.

On n’emploie pas une méthode qui est la cause de nos ennuis. La planification urbaine et l’avenir des villes ne passent plus par l’aménagement faisant de la voiture la seule et unique reine de la route. Le modèle s’est épuisé. Bien que ce soit plus difficile à envisager, l’heure est désormais aux changements d’habitude. Il faut impérativement réduire le nombre de véhicules sur la route, ralentir le rythme de croissance de la voiture dont les impacts seront de plus en plus lourds à porter et de plus en plus difficiles (et chers) à réparer.

Cela passe par le réseau structurant, par le transport en commun, par les transports actifs, par des aménagements urbains qui invitent aux déplacements ne dépendant plus uniquement de l’auto. La ville doit créer les occasions pour se déplacer autrement et c’est ce qu’elle cherche à faire, heureusement.

Les changements climatiques sont le plus sérieux défi de l’humanité, le combat du 21e siècle. À l’échelle de la ville, cela se traduit par une prise de conscience de l’importance de l’aménagement urbain réfléchi et responsable, du transport efficace, dans une perspective de développement durable, de manière à ce que Québec soit une alliée dans la lutte et non pas un voyou.

L’humain, contrairement à l’animal, a la capacité de se projeter loin dans l’avenir. Il peut œuvrer aujourd’hui en fonction des générations futures. L’équité intergénérationnelle est un principe phare et fort du développement durable qui prône un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

Voilà une sage vision qui doit nous inspirer et nous guider.

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