Quand YHU dame le pion à YQB

avion dans le ciel

Les gens de Québec ne sont pas riches, mais ils aiment voyager. Ils aiment les spectacles, mais ne veulent pas payer cher pour y assister. Le plus récent exemple de cet amour inconditionnel des bas prix est que nous avons pratiquement fondé une nouvelle religion pour la venu d’un magasin Ikea. Ce détaillant de meubles si cheap qu’il vous demande de les monter pour lui. Le Festival d’été s’est développé un créneau qui lui vaut un immense succès en misant sur des coûts raisonnables. Plus que jamais à Québec, l’avenir est dans les bas prix et ceux qui le comprennent en profitent.

Pourtant, notre bel aéroport, avec un terminal «international» tout neuf, plane à contre-courant de cette belle tendance. Il demeure depuis des années un des plus dispendieux pour atterrir au Canada. Comme la facture est souvent refilée aux usagers, plusieurs se rendent à Montréal et même à Plattsburgh dans l’état de New York afin payer moins cher pour voyager en avion. Je suis loin d’être une sommité en transport aérien, mais je comprends le gros bon sens et j’aimerais bien que notre aéroport se développe. Pourtant, j’ai l’impression que ça régresse notre affaire…

À première vue, nous sommes un marché parfait pour les compagnies aériennes à petits budgets. Les gens de l’aéroport seraient donc avisés d’en prendre note et d’inclure ce fait dans leur plan de développement. Pourtant, les compagnies aériennes à rabais nous boudent toutes sans exception. Nous sommes trop chers.

Certains n’ont pas perdu de temps et ont flairé la bonne affaire. Voilà donc que le très petit aéroport de Saint-Hubert (YHU) en banlieue de Montréal s’est doté d’une piste pour recevoir de plus gros avions. Oui oui, ce petit aéroport que l’on croise sur la 20 quand on se rend en voiture dans la métropole. L’ambition de Saint-Hubert est d’attirer des transporteurs à bas prix qui jugent présentement trop onéreux de se poser chez nous.

Il me semble que l’aéroport de Québec manque une fichue belle occasion d’augmenter son trafic. Au lieu de ça, on a mis la charrue avant les bœufs pour ériger un terminal babylonien, qu’il faut maintenant faire payer aux usagers. Nous espérons que les compagnies aériennes vont accourir et payer le gros prix pour se poser ici. Malheureusement, les seules compagnies aériennes susceptibles de s’intéresser à nous n’ont rien à foutre de la beauté de notre terminal, elles veulent que les installations soient sécuritaires, fonctionnelles et surtout pas chères.

Sur 49 vols qui quittaient notre aéroport le 10 septembre dernier : 6 étaient destinés à l’étranger. Cinq se destinaient aux États-Unis et un à Cuba. Les 43 autres étaient tous dirigés vers le Québec ou le reste du Canada. Si c’est ça le développement des vols internationaux qu’on nous promettait avec la construction de notre terminal, je suis pilote de F-35….

Notre aéroport a désespérément besoin de vols internationaux, de trafic et de plus de passagers. Certaines compagnies à bas prix se développent à vitesse grand V, mais pas chez nous. Je crois donc qu’on manque une belle occasion de les attirer et de rentabiliser nos belles installations sous-utilisées.

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