L’univers enchanteur d’Edgar

Edgar et ses fantômesPhoto: Courtoisie

Québec — C’est avec un doux plaisir et même une grande tendresse que je me suis assise dans la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec où l’événement musical offrira ses représentations jusqu’au 2 décembre, pour me plonger à nouveau dans le féérique univers de ce cher Edgar.

Par Julie Bourassa

Cette deuxième mouture d’Edgar et ses fantômes n’a rien à envier à la précédente. Le concept demeure le même, mais cette fois, l’histoire prend place dans une boutique de disques dont Edgar vient de se porter acquéreur. La mise en scène de Michèle Deslauriers est très réussie et malgré que la scène soit bien remplie avec l’orchestre formé de 27 musiciens et presque une dizaine d’acteurs et chanteurs, rien n’est lourd ni laissé au hasard.

La venue de la «relève» en Catherine Perrin est très intéressante, mais son jeu d’actrice, elle qui n’en est pas une, est tellement décalé comparé aux acteurs aguerris qui l’entourent que ce sera, bien malheureusement, un léger irritant tout au long du spectacle. Peut-être qu’avoir fait le choix d’être elle-même, au lieu de jouer, aurait été plus simple et judicieux.

Mais l’ajout le plus intéressant de cette nouvelle édition est sans aucun doute les deux chanteurs, soit le ténor Keven Geddes et la soprano Myriam Leblanc, membres de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. Excellents tous les deux, chacune de leurs apparitions est un moment de grâce.

Si dans la première édition c’était Mozart, Bach, Beethoven et Satie qui venaient visiter notre Edgar, c’est maintenant au tour des fantômes de Verdi, Haydn, Tchaïkovski et Gerhswin de faire leur apparition (quoique Mozart demeure très présent de par sa grande influence sur les autres compositeurs). Malgré qu’il soit moins flamboyant que les autres, j’ai préféré le jeu très juste de Sébastien Dhavernas qui interprète le grincheux Verdi. D’ailleurs, les moments que j’ai le plus appréciés ont été ceux où son négativisme se frotte au très jovial Haydn.

La pièce devient vite une fascinante leçon d’histoire à travers ces quatre fantômes, entre autres lorsqu’il est question des droits d’auteurs, des influences afro-américaines qui ont marqué le jazz symphonique de Gerhswin, de la place des femmes dans la musique et de l’homosexualité de Tchaïkovski.

Malgré ses quelques interventions touchantes où il nous décrit avec tant d’images les émotions que la musique lui inspire et par lesquelles il nous fait comprendre toute la sensibilité qui se cache derrière chaque pièce musicale, ce qui m’a le plus manqué est la présence d’Edgar. Quoiqu’il soit présent sur scène tout au long du spectacle, il m’a semblé qu’il avait beaucoup moins de répliques que dans la première mouture de la pièce. Heureusement, à la fin de la pièce, il se lève du haut de ses 87 ans pour nous adresser un message des plus émouvant, de sa voix tellement franche et assurée, nous expliquant comment la musique a été pour lui, éternel vieux garçon, la plus belle des compagnes de vie et nous remercie de l’avoir suivi dans son univers durant toutes ses années.

Pour des informations sur le spectacle, visitez le site Web du Grand Théâtre.

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