Le vent dans la face

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Je ne connais pas Régis Labeaume. Je l’ai souvent croisé sans lui parler. Je connais quelques membres de son équipe, mais je ne suis pas un proche. Mes impressions valent donc ce qu’elles valent. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 2008, il avait le vent dans les voiles et rien ne semblait l’arrêter. Il était la coqueluche des animateurs de radio et télé de Montréal, qui n’arrêtait pas de répéter à quel point, ils nous enviaient notre maire. Des dossiers laborieux comme celui de Clotaire Rapaille ne faisaient pas le moindre mal à sa réputation. En fait, notre bon maire semblait fait de Teflon et jouissait d’un appui populaire inégalé.

Présentement, c’est pas mal le contraire et je dirais plutôt qu’il a le vent dans la face. Le dossier des Nordiques est l’aboutissement d’un long processus. Par contre, les signaux de sa descente de piédestal étaient nombreux depuis longtemps.

Jadis, les politiciens provinciaux et fédéraux craignaient comme la peste de s’opposer à lui. Ce n’est plus le cas. On l’a vu récemment avec le ministre Jean-Yves Duclos et le député Éric Caire. Les marchands et résidents qui maugréent contre leurs comptes de taxes sont maintenant légion. Le système de taxation a beau ne pas être du ressort de la mairie, ces gens font une équation rapide et simplette entre leurs augmentations, la diminution des services et la construction d’un amphithéâtre, dont il est pratiquement impossible de connaître la rentabilité.

Dans les vox pop à la télé ou la radio, plus personne ne se gêne pour dénoncer de son dernier coup de gueule. Les réseaux sociaux pullulent de ces enragés déplaisants qui le critiquent continuellement et de manière très agressive. Même des journalistes de Québecor, que certains croyaient vendus à sa cause, en sont rendus à critiquer ses positions et ses errements tellement son étoile a pâli.

Récemment, dernier signe notable de l’affaiblissement de ses assises, j’ai senti une ouverture jamais vue de la part de son administration sur toute sorte de sujets. Quand on écoute les Julie Lemieux, Chantal Gilbert et Jonathan Julien, on les croit presque déterminés à écouter les marchands et les citoyens sur une foule de sujets. Les expressions «en mode écoute», «partenariat» et «qualité de vie» sont répétées à satiété et sur toutes les tribunes. Qui sait, peut-être est-ce le début d’un temps nouveau? À moins que ça ne soit plus simplement le signe qu’une élection arrive et qu’elle s’annonce plus difficile que la dernière.

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