Vanier, la mal-aimée

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

On ne parle pas souvent de Vanier. D’aussi loin que je me rappelle, ce quartier a toujours été mal-aimé. Quand j’étais jeune, on se moquait de l’accent de ses habitants. En général, le coin est mal vu et s’est surtout développé dans son secteur industriel où se concentrent beaucoup d’emplois.

Soit dit en passant, il y a quand même plus de gens qui habitent Vanier (13 000) que St-Roch (7 500). Pourtant, les montants que la Ville a investis dans St-Roch frisent l’indécence alors que dans Vanier, ils frisent plutôt le ridicule. Les gens qui habitent Vanier n’ont pas de larges trottoirs en interblocs tout neufs. Si je simplifie, je dirais que St-Roch est un quartier avec peu de résidants où il est agréable de se promener alors qu’à l’inverse, Vanier est un endroit plus populeux, mais très moche pour se promener.

À vrai dire, on n’aime tellement pas Vanier qu’on préfère souvent construire dans des lieux où personne n’habite comme le secteur d’Estimauville. Comme si les gens de Vanier n’étaient pas déjà défavorisés par rapport aux autres, on leur a foutu un salon de jeux dans les pattes en plus. Ailleurs, les résidents seraient montés aux barricades contre un tel projet, mais à Vanier, à peu près personne ne s’est plaint. Tant qu’à y être, on pourrait aussi y installer une piquerie pour accentuer la réputation du secteur. Je blague, mais ce qui est vrai, c’est que les gens de Vanier ne sont pas des plaignards comparativement à d’autres. Alors, pourquoi la Ville, qui se cherche de nouveaux axes de développement pour collecter des taxes, ne s’attaquerait-elle pas à revitaliser le secteur de Vanier?

Dans le fond, Vanier a des atouts quand on s’y arrête. On y est toujours près des autoroutes. Il y a des services en masse et le transport en commun est accessible. Le type d’habitation est varié. Des bungalows voisinent des maisons en rangées et des condos. De plus, on y trouve de la verdure et même des chevreuils près des terrains appartenant à Hydro-Québec.

Habiter un quartier qui n’est pas «in» a ses avantages puisque le prix pour acquérir une propriété est moins onéreux. Gageons qu’en plus que les gens de Vanier n’auraient rien contre la densification qui fait tant rouspéter ceux de Ste-Foy et Sillery.

Autrefois, Vanier était une municipalité indépendante, mais les fusions de 2001 ont eu pour effet de recaler cette zone au bas de la chaîne alimentaire de la région. Il est temps que ce secteur central occupe la place qui lui revient et qu’on y investisse un peu.

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