Quoi qu’on dise : L’art de faire chier

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Je viens d’acheter un nouveau barbecue, car le mien rendait l’âme. Ça faisait à peine une journée que je l’avais, que déjà il était recouvert d’une épaisse couche de poussière. Normal, car j’habite la pointe sud-est de Limoilou, celle où l’on reçoit des tonnes de déjections qui proviennent de… nulle part, à ce qu’on dit.

Tout un chacun blâme l’autre dans ce dossier et ça traîne en longueur, mais elle est toujours là cette damnée poussière. Bien sûr, il y a ce recours collectif que des citoyens intentent, mais je n’y crois pas vraiment et ça risque de durer vingt ans.

À date, la seule réponse concrète à ce problème de notre cité et de l’esprit éclairé qui la dirige a été de dire: «on passera la balayeuse plus souvent». Et, c’est bien connu, notre bon maire les tient, ses promesses. Alors, les besogneux employés de la ville exécutent et ils passent la balayeuse à qui mieux mieux dans mon secteur. Je souligne, au passage, que cette belle propreté de la chaussée ne nous protège pas des tonnes de poussières qui s’accumulent sur nos toits et terrains, mais bon, c’est toujours pratique de pouvoir pique-niquer par terre dans sa rue, me direz-vous.

Le problème avec cette énorme balayeuse qui fait peur à ma fille, c’est qu’en voulant régler un problème, on en crée un autre. Maintenant, à tout bout de champ et sans trop de cérémonie, on interdit le stationnement dans les rues pour y passer le char d’assaut municipal. Ne reculant devant rien pour bien faire leur travail, les nettoyeurs font donc remorquer les véhicules de ceux qui font l’erreur de stationner leurs véhicules dotés de vignettes, en face de chez eux. À vrai dire, on travaille tellement bien, que le remorquage est désormais une industrie florissante, été comme hiver, dans Limoilou.

Les gens de mon secteur payent leurs vignettes le même prix que ceux de Montcalm, mais on leur impose des conditions supplémentaires en plus d’être les victimes d’un lent empoisonnement. Le cas type est celui de ce gars, qui part trois jours en voyage, en laissant sa voiture en face de chez lui. En plein été, il croit à tort qu’il n’y a aucun risque. À son retour, il constate que son auto a disparu et se voit gratifier d’une contravention de 106$. Tout ça, parce qu’il a fait l’erreur de s’installer dans un endroit qui reçoit une overdose de poussière industrielle et où la ville l’a pourtant encouragée à le faire.

À une époque où l’on passe son temps à parler de redonner les rues aux citoyens, il est rassurant de voir que la ville veille au grain. Suggestion comme ça, on ne pourrait pas utiliser les lumières de déneigement pour avertir les gens et faire ça de nuit? Ça n’éviterait peut-être pas à ma fille d’avoir des épisodes d’asthme causé par la poussière, mais au moins elle n’aurait plus peur de la balayeuse.

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