Des condos qui n’en sont pas

Quoi qu'on dise par Martin ClaveauMartin Claveau (Photo : archives Carrefour de Québec)

Les choses valent ce qu’on pense qu’elles valent. Mais il en est moins vrai dans la valeur des condominiums. Je ne suis pas sûr qu’un 4 et demie même bien situé équivaut vraiment les 240 000$ qu’on en demande parfois. Pourtant, c’est un prix qu’on voit assez souvent pour un condo dans un édifice de 2 ou 3 logements en ville.

Qui achète un 4 et demie à 240 000$? De jeunes couples ou des célibataires urbains branchés, j’imagine. Les jeunes familles préfèrent souvent les maisons, mais encore faut-il en avoir les moyens. De toute façon, ça signifie des paiements de 1260$ mensuellement en plus des frais communs, du chauffage, de l’électricité et des taxes. Alors ça coûte facilement à 1500$ par mois pour habiter un 4 et demie. Ajouter à ça le trouble lorsque des rénovations sont nécessaires et vous avez la recette pour un naufrage annoncé.

Auparavant, les condominiums étaient des édifices multilogements, maintenant un simple duplex devient souvent deux condos. On ne parle pas de la même chose évidemment. Il y a une différence entre vivre dans un édifice en béton au Verre-Bourg à Ste-Foy et dans un deux logements au plancher qui craque sur le chemin de la Canardière.

Une ancienne collègue de travail adorait son condo sur la rue Fraser en Haute-Ville. Il était situé dans un édifice de six logements. Un jour, il fallut rénover les galeries. Pour que les travaux se fassent, il fallait que tout le monde accepte de cotiser. À peu près, tout le monde s’entendit. Tous sauf un des six proprios, qui refusa net prétextant qu’il ne sortait pas sur la galerie et qu’il ne voyait pas l’urgence de la situation. Le noble projet fut paralysé et s’en suivit une interminable ronde de négociation qui multiplia les malaises et culmina probablement par le départ du propriétaire récalcitrant. Après toute cette galère, on refit finalement les galeries, on eut la paix un bout de temps. Jusqu’au jour où le toit coulera et ce sera reparti…

Les condos en ville ont leur charme, mais moralité, même si vous le trouvez beau, pensez donc aux mauvais côtés que ça peut représenter avant de signer. Si vous êtes prêts à les accepter, vous êtes fait pour la vie de condos, sinon vous pourriez le regretter.

Commentez sur "Des condos qui n’en sont pas"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.